Construire le temps
Lorsqu'on les interroge sur les moyens de faire vivre l'histoire à leurs élèves, encore nombreux sont les enseignants qui évoquent les leçons "d'histoire racontée" : l'enseignant s'y mue en "historien/conteur" et raconte avec expression les hauts faits ou les petites anecdotes de l'histoire de nos régions, face à la classe transformée en auditoire captivé... tant il est vrai que les enfants aiment qu'on leur raconte des histoires.
Longtemps, c'est cette conception de l'enseignement de l'histoire qui a prévalu, dans les textes officiels comme dans les représentations des enseignants.
A titre d'illustration, voici ce que recommandait le Plan d'études du 13 mai 1936, pourtant largement inspiré des principes de l'école active dans d'autres domaines :
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Plan d'études et instructions pédagogiques pour les trois premiers degrés des écoles primaires et des classes d'application annexées aux Ecoles normales et pour les sections préparatoires des écoles moyennes,
Arrêté ministériel du 13 mai 1936
Ministère de l'Instruction Publique


Si elle a le mérite de s'appuyer sur une méthodologie simple - il suffit d'être un bon raconteur d'histoire(s)- cette conception de l'enseignement de l'histoire ne trouve aujourd'hui plus aucun défenseur parmi les historiens et les pédagogues.

D'abord, parce qu'elle tient davantage de la propagande que de l'histoire elle-même : la leçon qui nous est proposée vient-elle de la réalité du devenir passé ou de la moralité de l'historien qui nous la raconte et qui interprète à sa manière le passé pour nous inculquer une leçon qui est la sienne ?

Ensuite, parce que les compétences qu'elle développe chez les élèves sont -au mieux- celles du Savoir Ecouter, et non celles propres à la construction de savoirs historiques.


"Focalisé sur la transmission de connaissances, l'enseignement de l'histoire court le risque de se faire au détriment d'un travail explicite de compétences d'analyse, de synthèse ou de jugement exercées directement par les élèves."

Patrice Bride et Pierre-Philippe Bugnard


Dès lors comment amener chaque enfant, dès son entrée à l’école, à se construire des repères de temps et à s’approprier le travail des historiens, pour apprendre  progressivement à "penser historiquement et à agir en citoyen éclairé" ?

Car apprendre l'histoire, c'est d'abord rencontrer l'une des missions fondamentales de l'école :

préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. 

(Décret "Missions" : chap.II, art. 6) 

Mais comment y parvenir ?
Ce qu'en disent historiens et chercheurs en didactique de l'histoire
 
Si tels sont les enjeux de l'enseignement de l'histoire, quelles priorités lui donner, sachant que le temps de l'école est compté ?

Voici, rassemblés dans un portefeuille de lecture, quelques éléments de réponse apportés par des historiens et des chercheurs en didactique de l'histoire.

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